Le portail des inondations du bassin versant de l’Ardèche

Les crues cévenoles


Entre climat méditerranéen et influence cévenole, l’Ardèche est un territoire d’extrêmes hydrologiques. Succédant souvent aux étés très sec, les crues de l’Ardèche et de ses principaux affluents sont connues pour être brutales et soudaines, en particulier à l’automne lors des « orages cévenols ». Leur violence peut provoquer des dégâts considérables.

 

Des raisons climatiques et morphologiques

Le phénomène cévenol :

Ces orages « cévenols » se forment préférentiellement au début de l’automne, lorsque, de la Méditerranée qui s’est réchauffée tout l’été, de l'air chaud et humide remonte et vient buter sur le relief des Cévennes. Cet air s'élève et rencontre l'air froid présent en altitude, l'atmosphère devient instable et des orages se développent.

Les précipitations engendrées sont très intenses et peuvent durer très longtemps car les nuages se reforment régulièrement.

Un bassin en entonnoir :

Après la sécheresse estivale, les pluies tombent sur un sol sec qui sature rapidement et favorise le ruissellement de l’eau.

Sur le haut-bassin, l’eau accélère en s’écoulant sur de fortes pentes et des roches très dures et imperméables.

Elle arrive ensuite dans le lit étroit des gorges qui forment de véritables goulots d’étranglement, provoquant une montée des eaux très rapide en amont.

Ces conditions se conjuguent pour donner lieu à de forte crues, responsables d’inondations importantes.

 

Des facteurs artificiels aggravants

Avec le temps, certaines pratiques et occupations des sols autour des rivières peuvent aggraver l’intensité de ces inondations.

Ainsi, l’imperméabilisation des sols (parking, bâtiments, routes…), limite l’infiltration des eaux de pluies et accentue le ruissellement.

L’abandon de zones de culture ou le non entretien de la végétation par les propriétaires riverains augmentent le risque que des bois morts encombrent le lit de la rivière et gênent l’écoulement des eaux.

Certains ouvrages de “protection” (digues, enrochements, épis…) empêchent le courant de se dissiper et accélèrent la crue à l’aval.

 

Les effets du changement climatique

On s'attend à une hausse généralisée des températures, qui vont modifier le climat tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Même si les chroniques dont on dispose aujourd’hui ne permettent pas de conclure nettement, il est très probable que les épisodes pluviométriques extrêmes et les inondations deviennent plus fréquents et plus intenses en automne et en hiver.

 

Ainsi, sur notre bassin versant de l’Ardèche, les stratégies de gestion des cours d’eau et de prévention des risques inondations pour les personnes et les bien exposés :

  • découlent de notre connaissance du fonctionnement des rivières du territoire;
  • sont adaptées aux particularités des crues cévenoles qui nous touchent.

 

Des crues rapides

Les orages cévenols ont la particularité d’être très courts et très intenses.
A Pont de Labeaume, lors de la crue du 22 septembre 1992,
L’eau est montée de 6m en 2h !

 Des crues rapides

Des crues violentes

Il peut pleuvoir en quelques jours plus qu’à Paris en une année entière. Les rivières se transforment alors en véritables torrents ! 

 Des crues violentes

Débit de l’Ardèche à Vallon Pont d’Arc :
7 500m3/s le 22 septembre 1890
4 550m3/s le 30 septembre 1958
(débit moyen en été : 4 à 13m3/s – débit moyen annuel : 60m3/s)

Des records de hauteur d’eau

Exemples de niveaux d’eau atteints à la Tour du Moulin de Salavas :
17.30m lors de la crue du 22 septembre 1890
13.50m lors de la crue du 19 octobre 1857
10.50m lors de la crue du 29 août 1976

Des records de hauteurs d'eau